Sa lame était plongée dans ce corps sans vie. Sans vie... par sa faute.
Mais que pouvait t-il faire d'autre ? Cet imbécile s'était jeté sur lui, une dague à la main. Il n'en fallait pas plus au chasseur de prime pour lui asséner un coup de couteau. Mortel, bien sûr...
Sa Guilde l'avait formé pour cela : tuer. Tout son corps ne bougeait, ne vivait, que dans ce seul but. Tout le monde trouvait que ce qu'ils faisaient était ignoble. Mais, étrangement, tout le monde faisait appel à leurs services. Tous étaient des hypocrites, criant à l'injustice dès que quelqu'un était assassiné mais des que les autres ne les voyaient plus, user de cette injustice par un intermédiaire : lui et ses frères.
Par chance, personne ne rôdait dans cette rue. Vide de monde, comme toujours lorsqu'il y avait un mort. À croire qu'elle faisait fuir tous les hommes...
Il lâcha le mort. Sortant sa lame du cadavre et l'essuyant par la même occasion sur ce dernier. Il la rangea dans sa ceinture tout en marchant, il accéléra et commença à crier au meurtre. C'était tellement drôle de voir les gens accourir et lui s'enfuir dans l'autre sens. Il ne fallut d'ailleurs pas longtemps pour voir les premiers hommes et femmes s'approcher, au pas de course, du lieu du meurtre... Il reconnu plusieurs têtes parmi les gens qu'il croisa, tous d'anciens clients. Riches, pauvres, ils avaient tous trouver un moyen pour se payer la mort de quelqu'un. Il croyait qu'ils étaient incapable de le faire eux-même. Trop lâche pour ça. Pour voir cette vie s'envoler. Pour voir ces yeux vides vous fixer. Pour, tout simplement, faire face à la mort. Ils avaient trop peur. Cette chose les effrayait, ils n'osaient jamais en parler directement, ils devaient toujours utiliser des formules détournées telle que il est partit ou il n'est plus là.
Il arriva enfin, après plusieurs minutes de marche, à sa demeure. Qui n'était pas que la sienne. Il y vivait avec deux frères. Enfin, un frère et un soeur, pour être exacte. Ils se connaissaient depuis leur entrée à la Guilde, qui se fit lorsqu'ils étaient très jeune. Ce qui n'était guère étonnant, la Guilde ne recrutait que chez les enfants. Les enfants de la rue en général, ce qui était le cas de son frère et de sa soeur. Son propre cas étant assez... particulier. Personne à la Guilde ne lui avait dévoilé quoi que se soit sur son passé. Mais il avait cherché. Et il avait finit par trouver. La Guilde était une organisation très... organisée. Tout était mis par écrit. Du nom de la victime à l'adresse du client, en passant par la somme déboursée. Mais ce n'était pas tout. La Guilde notait aussi comment entrait les novices, d'où ils venaient, s'ils venaient de quelque part, leur nom, qu'ils allaient bien entendu perdre, de leur habitude, de leur croyance. Rien n'était laissé dans l'oubli. Tout devait être gardé. La Guilde avait cette notion de Mémoire qui ne permet à rien d'être oublié.
Mais ces souvenirs n'était pas forcément accessible par tous. Ils étaient scellés, gardés, et désorganisés. Toutes les informations concernant quelque chose étaient éparpillés dans l'année qui suivait son acquisition, ce qui rendait la tâche de recherche d'informations précises impossibles. Ou presque. Car rien n'était laissé au hasard dans la Guilde. Absolument rien. Toutes les informations avaient un ordre dans le désordre. Cette notion se trouvait dans l'inconscient même des Désorganiseurs sans même qu'il le sache. Leur entrainement, leur étude, leur mode de vie. Rien n'avait été laissé au hasard par la Guilde. Tout était et devrait être programmé. Ou plutôt, devrait le rester car tout là-bas l'était déjà.
Mais il avait réussi à le comprendre. Malgré sa programmation, il avait compris le système, et tout appris de ses origines sans le moindre problème. Mais il n'en avait jamais parlé. Même à ses plus proches frères et soeurs. Ce secret, son secret, resterait le sien. Tout les membres de la Guilde ignorait qu'il savait. Même les Géniteurs l'ignoraient malgré le fait qu'ils veuillent tout contrôler. Mais il avait compris qu'on ne pouvait avoir la main mise sur tout. Il y aurait toujours quelque chose qui s'échapperait du mécanisme mis en place. Aussi parfait, aussi perfectionné soit-il. Il y aurait quelque chose qui échapperait à l'immense surveillance de cette structure. Et dans ce système, c'était lui. Lui qui s'était échappé, qui savait ce que les autres ne pouvaient savoir.
C'était lui, seulement lui, qui avait les yeux ouverts sur ce qui était mais aussi sur ce qui serait.
Je voulais juste écrire. C'est de l'impro et j'inaugure cette partie du forum vu que personne n'a posté ici. Ce qui est regrettable je dois dire.